Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine ·
Mai 2025 · n° 162
Le complexe industrialo-portuaire de Bordeaux : des activités génératrices d’emplois
et à forte valeur ajoutée
En 2022, le Grand Port Maritime de Bordeaux est le sixième grand port maritime français en termes de trafic de marchandises. L’ensemble des activités du complexe industrialo-portuaire s’appuie sur 8 620 emplois salariés, essentiellement présents sur les communes de Bassens, Bordeaux et Bruges. Les activités non maritimes, majoritairement l’industrie et le transport terrestre, génèrent davantage d’emplois que les activités maritimes. Parmi ces dernières, l’affrètement et l’organisation des transports est le premier secteur employeur avec 1 960 emplois.
Le secteur portuaire dégage une forte valeur ajoutée. Il se compose de grands établissements concentrant la grande majorité des emplois, le plus souvent sous contrôle de groupes, principalement français.
Les ouvriers, pour beaucoup qualifiés, occupent plus de la moitié des emplois du complexe (ouvriers du secteur industriel, de la manutention, du magasinage et du transport). Les conditions d’emploi sont favorables aussi bien en termes de stabilité, de durée que de rémunération, avec 2 740 euros nets par mois en moyenne. Peu de femmes exercent une activité portuaire.
- Sixième grand port maritime français
- 8 620 emplois relèvent du complexe industrialo-portuaire, notamment à Bassens
- Plus de la moitié des emplois dans les activités non maritimes
- Un secteur portuaire à forte valeur ajoutée
- Les plus grands établissements concentrent les trois quarts des emplois
- La quasi-totalité des emplois sous contrôle d’un groupe, très souvent français
- Majoritairement des emplois d’ouvriers, souvent qualifiés
- Stabilité, durée et rémunération : des conditions d’emploi favorables
- Peu de femmes dans les activités portuaires
- Encadré 1 - Le Grand Port Maritime de Bordeaux tourné vers l'avenir via l'innovation
- Encadré 2 - Partenariat
Sixième grand port maritime français
Avec un trafic de marchandises de 6,5 millions de tonnes en 2022, le Grand Port Maritime de Bordeaux est le sixième grand port maritime français. Les trois quarts du trafic sont de l’import. L’ensemble du trafic s’opère sur sept terminaux répartis le long de l’estuaire de la Gironde et de la Garonne, du Verdon-sur-Mer jusqu’à Bordeaux en passant par Pauillac, Blaye, Ambès, Parempuyre ou Bassens.
Chaque terminal a sa dominante : les activités industrielles au Verdon-sur-Mer, les croisières et les vracs énergétiques à Pauillac, le vrac liquide et les céréales à Blaye, la pétrochimie à Ambès, le multivrac à Parempuyre, les céréales, les conteneurs, les produits issus du recyclage et les produits forestiers à Bassens alors que le terminal de Bordeaux se consacre aux escales de croisières maritimes, fluviales, au nautisme et à la réparation navale.
8 620 emplois relèvent du complexe industrialo-portuaire, notamment à Bassens
Fin 2022, l’ensemble des activités du complexe industrialo-portuaire de Bordeaux est porté par 232 établissements essentiellement implantés en Gironde. Ainsi, 26 communes abritent au moins un établissement en lien avec l’activité de ce complexe. Néanmoins, six communes de départements limitrophes en regroupent également, ce qui témoigne du caractère étendu de l’activité portuaire.
Parmi les établissements liés à l'activité industrialo-portuaire, 196 sont employeurs. La quasi-totalité des 8 620 emplois salariés sont en Gironde et plus des trois quarts dans les communes où sont installés les terminaux. Les emplois portuaires représentent 1,1 % de l’emploi salarié de la Gironde et 13,3 % de l’emploi industriel girondin.
tableauFigure 1 – Part de l’emploi du complexe industrialo-portuaire de Bordeaux dans l’emploi de la commune en 2022
Code commune | Commune | Part de l’emploi du complexe dans l’emploi de la commune (%) |
---|---|---|
17034 | Barzan | 5,8 |
17074 | Bussac-Forêt | 31,4 |
33003 | Ambarès-et-Lagrave | 3,2 |
33004 | Ambès | 16,4 |
33023 | Ayguelmorte-les-Graves | 0,3 |
33032 | Bassens | 59,2 |
33039 | Bègles | 0,4 |
33056 | Blanquefort | 3,8 |
33058 | Blaye | 0,5 |
33063 | Bordeaux | 0,8 |
33075 | Bruges | 7,5 |
33090 | Canéjan | 0,6 |
33106 | Castets et Castillon | 2,2 |
33122 | Cestas | 0,0 |
33193 | Grayan-et-l’Hôpital | 4,0 |
33228 | Lansac | 2,2 |
33249 | Lormont | 1,5 |
33281 | Mérignac | 0,3 |
33284 | Mios | 1,3 |
33314 | Pauillac | 2,1 |
33318 | Pessac | 0,1 |
33349 | Quinsac | 11,9 |
33366 | Saint-André-de-Cubzac | 0,6 |
33433 | Saint-Loubès | 3,9 |
33434 | Saint-Louis-de-Montferrand | 2,9 |
33529 | La Teste-de-Buch | 0,1 |
33535 | Tresses | 12,5 |
33544 | Le Verdon-sur-Mer | 35,6 |
40217 | Parentis-en-Born | 3,4 |
46316 | Thédirac | 42,1 |
47078 | Damazan | 2,1 |
47201 | Le Passage | 0,0 |
- Source : Insee, Flores 2022.
graphiqueFigure 1 – Part de l’emploi du complexe industrialo-portuaire de Bordeaux dans l’emploi de la commune en 2022

- Source : Insee, Flores 2022.
Avec 3 605 emplois, Bassens abrite le plus grand nombre d’emplois salariés portuaires (42 % des emplois du complexe) (figure 1). Avec trois emplois sur cinq, Bassens est aussi la commune où le complexe portuaire pèse le plus dans l’emploi local. Bordeaux (1 608 emplois portuaires) et Bruges (970 emplois) sont également des villes avec un grand nombre d’emplois liés au complexe industrialo-portuaire (respectivement 19 % et 11 % des emplois portuaires).
Même si Le Verdon-sur-Mer pèse peu parmi les emplois du complexe (114 emplois, 1 % des emplois portuaires), le complexe constitue plus d’un emploi sur trois des emplois de la commune. Le Verdon-sur-Mer est alors la deuxième commune après Bassens pour la part de l’emploi portuaire dans le tissu local (figure 2).
tableauFigure 2 – Nombre d’emplois du complexe industrialo-portuaire de Bordeaux selon la commune en 2022
Code commune | Commune | Nombre d’emplois du complexe |
---|---|---|
17034 | Barzan | 6 |
17074 | Bussac-Forêt | 105 |
33003 | Ambarès-et-Lagrave | 148 |
33004 | Ambès | 205 |
33023 | Ayguelmorte-les-Graves | 1 |
33032 | Bassens | 3 605 |
33039 | Bègles | 56 |
33056 | Blanquefort | 326 |
33058 | Blaye | 11 |
33063 | Bordeaux | 1 608 |
33075 | Bruges | 970 |
33090 | Canéjan | 60 |
33106 | Castets et Castillon | 4 |
33122 | Cestas | 3 |
33193 | Grayan-et-l’Hôpital | 10 |
33228 | Lansac | 2 |
33249 | Lormont | 153 |
33281 | Mérignac | 203 |
33284 | Mios | 38 |
33314 | Pauillac | 60 |
33318 | Pessac | 51 |
33349 | Quinsac | 56 |
33366 | Saint-André-de-Cubzac | 30 |
33433 | Saint-Loubès | 212 |
33434 | Saint-Louis-de-Montferrand | 10 |
33529 | La Teste-de-Buch | 6 |
33535 | Tresses | 446 |
33544 | Le Verdon-sur-Mer | 114 |
40217 | Parentis-en-Born | 80 |
46316 | Thédirac | 16 |
47078 | Damazan | 22 |
47201 | Le Passage | 2 |
- Source : Insee, Flores 2022.
graphiqueFigure 2 – Nombre d’emplois du complexe industrialo-portuaire de Bordeaux selon la commune en 2022

- Source : Insee, Flores 2022.
Plus de la moitié des emplois dans les activités non maritimes
Les activités « strictement » maritimes du complexe regroupent 4 030 emplois (47 % des emplois du complexe) (figure 3). Parmi les activités maritimes, avec 1 960 emplois, l’affrètement et l’organisation des transports est le premier secteur employeur. Ensuite, la construction et réparation de bateaux rassemble 875 emplois. Les services dépendant de la gestion du port (exploitation des terminaux, des quais, des voies fluviales, activités liées à la navigation, au pilotage, au mouillage, activités de sauvetage, services de signalisation par phares et balises, etc.) et l’autorité portuaire accompagnée des douanes rassemblent 500 emplois.
tableauFigure 3 – Répartition des établissements et des emplois salariés du complexe industrialo-portuaire de Bordeaux selon l’activité en 2022
Type d’activité | Nombre d’établissements | Nombre d’emplois salariés |
---|---|---|
Ensemble des activités du complexe industrialo-portuaire de Bordeaux | 232 | 8 619 |
Ensemble des activités non maritimes | 146 | 4 588 |
Industrie | 30 | 1 790 |
Industries extractives | 8 | 176 |
Industries alimentaires | 4 | 314 |
Industries chimiques et pharmaceutiques | 8 | 827 |
Autres industries manufacturières ; fabrication, réparation et installation de machines et d'équipements | 10 | 473 |
Collecte et traitement des eaux usées, traitement des déchets | 11 | 357 |
Services aux entreprises | 76 | 849 |
Commerce | 29 | 241 |
Logistique | 21 | 294 |
Ingénierie | 9 | 67 |
Autres services aux entreprises | 17 | 247 |
Transports terrestres | 29 | 1 592 |
Ensemble des activités maritimes | 86 | 4 031 |
Gestion du port | 15 | 495 |
Douanes, affaires maritimes, autorité portuaire | 4 | 43 |
Autres services liés au port | 11 | 452 |
Organisation des transports | 51 | 2 419 |
Affrètement et organisation des transports | 40 | 1 958 |
Messagerie, fret express | 6 | 356 |
Manutention portuaire | 5 | 105 |
Construction et réparation de bateaux | 7 | 875 |
Transports par voie d’eau | 13 | 242 |
- Source : Insee, Flores 2022, Sirus 2022,
À ces activités maritimes s’ajoutent des activités non maritimes. Elles regroupent 4 590 emplois, soit plus de la moitié des emplois du complexe industrialo-portuaire. Le secteur industriel, et notamment l’industrie chimique, avec ces 1 790 emplois, porte les emplois « non maritimes ». Le secteur du transport terrestre est également important (1 590 emplois), ainsi que les activités de services aux entreprises (850 emplois) rassemblant les activités commerciales, de logistique, d’ingénierie, etc.
Un secteur portuaire à forte valeur ajoutée
En 2022, le complexe industrialo-portuaire de Bordeaux génère 892 millions d’euros de richesse dégagée, soit 17,4 % de celle de l’industrie girondine. Cette part est plus élevée que celle de l’emploi, dénotant une forte valeur ajoutée de l’activité du complexe.
Les activités non maritimes portent 67 % de la richesse dégagée du complexe, notamment l’industrie chimique avec 21 %. Les activités maritimes en génèrent donc 33 %, notamment le secteur de l’affrètement et de l’organisation des transports (14 %).
Les plus grands établissements concentrent les trois quarts des emplois
Les établissements de 50 salariés ou plus emploient 75 % des salariés du complexe alors qu’ils ne représentent que 21 % des établissements employeurs du complexe. Ces grands établissements pèsent donc plus dans l’emploi que dans l’ensemble de l’industrie de Gironde, où ils concentrent 62 % de l’emploi.
La quasi-totalité des emplois sous contrôle d’un groupe, très souvent français
Les établissements du complexe, et donc leurs emplois, sont très souvent sous contrôle d’un groupe. En effet, 55 % des emplois sont sous contrôle d’un groupe français (multinationale dont le centre de décision est français et composé d’entreprises françaises et étrangères), 30 % dépendent d’un groupe franco-français (centre de décision et toutes les entreprises qui composent le groupe sont français), 13 % d’une multinationale étrangère (centre de décision étranger et les entreprises composant le groupe sont étrangères et françaises) et 2 % d’une entreprise indépendante française (figure 4).
Les établissements du complexe sont plus souvent sous contrôle d’une multinationale française que l’ensemble des établissements girondins, mais un peu moins souvent que dans l’industrie du département.
Quant à la localisation, plus de la moitié des établissements du complexe appartiennent à une entreprise (indépendante française ou s’inscrivant dans un groupe) dont le siège est en Gironde. Ils emploient 72 % des salariés du complexe. Par ailleurs, 17 % des établissements du complexe sont contrôlés par des sièges localisés en Île-de-France, concentrant 15 % des emplois.
tableauFigure 4 – Répartition des emplois salariés du complexe industrialo-portuaire de Bordeaux selon l’origine du groupe et le centre de décision en 2022
Type d’entreprise | Complexe industrialo-portuaire de Bordeaux | Industrie Gironde | Gironde |
---|---|---|---|
Entreprise indépendante française | 1,8 | 2,9 | 11,6 |
Groupe franco-français | 29,8 | 21,6 | 38,1 |
Multinationale française | 55,3 | 62,8 | 41,4 |
Multinationale étrangère | 13,1 | 12,7 | 8,9 |
- Lecture : 55 % des emplois du complexe dépendent d’une multinationale dont le centre de décision est français.
- Source : Insee, Lifi 2022.
graphiqueFigure 4 – Répartition des emplois salariés du complexe industrialo-portuaire de Bordeaux selon l’origine du groupe et le centre de décision en 2022

- Lecture : 55 % des emplois du complexe dépendent d’une multinationale dont le centre de décision est français.
- Source : Insee, Lifi 2022.
La dépendance à une multinationale étrangère est plus élevée dans la partie non maritime du complexe, où 16 % des emplois sont sous contrôle d’un groupe étranger (10 % pour le maritime). En particulier, dans l’industrie, principal pourvoyeur d’emplois dans le non maritime, 27 % sont dans cette situation. Parmi ces emplois portuaires dépendant d’une multinationale étrangère, 5 % relèvent d’un groupe allemand et dans une moindre mesure de groupes de nationalités diverses (belge, norvégienne, espagnole, canadienne, etc.).
Dans la partie non maritime, les emplois du complexe dépendent davantage d’une multinationale française que dans la partie maritime (64 % contre 46 % dans la partie maritime). À l’inverse, dans la partie maritime, les emplois sont plus souvent sous contrôle d’un groupe franco-français (42 % des emplois contre 19 % dans le non maritime).
Majoritairement des emplois d’ouvriers, souvent qualifiés
Nettement plus qu’en Gironde et même que dans l’industrie girondine, les emplois du complexe sont majoritairement des postes d’ouvriers (53 % contre 39 % dans l’industrie de Gironde). Il s’agit le plus souvent d’emplois qualifiés. En effet, les ouvriers qualifiés de type industriel et les ouvriers qualifiés de la manutention de magasinage et du transport représentent 45 % des emplois ouvriers du complexe. Les chauffeurs sont également très présents (30 % des emplois ouvriers du complexe).
De fait, les autres types d’emploi sont moins présents. Ainsi, 20 % des emplois du complexe sont des professions intermédiaires (contre 23 % en Gironde et 24 % dans l’industrie de Gironde).
La part de cadres est également plus faible (14 % contre 20 % en Gironde et 25 % dans l’industrie de Gironde). Les cadres du complexe sont notamment des ingénieurs et cadres techniques d’entreprise puis des cadres administratifs et commerciaux d’entreprise.
Peu d’employés exercent dans le complexe tout comme dans l’industrie de Gironde (respectivement 13 % et 11 %). En Gironde, 33 % des emplois salariés sont des employés.
Stabilité, durée et rémunération : des conditions d’emploi favorables
Plus de neuf emplois du complexe sur dix sont des contrats à durée indéterminée, ce qui est nettement plus que dans le paysage de l’emploi salarié du département et même dans l’industrie de Gironde (figure 5).
tableauFigure 5 – Caractéristiques des emplois salariés du complexe industrialo-portuaire de Bordeaux en 2022
Type d’industrie | Part d’ouvriers (en %) | Part de CDI (en %) | Part de temps complet (en %) | Rémunération mensuelle moyenne nette en EQTP (en euros) | Part de femmes (en %) |
---|---|---|---|---|---|
Complexe industrialo-portuaire de Bordeaux | 53 | 93 | 98 | 2 743 | 25 |
Partie maritime | 50 | 91 | 98 | 2 709 | 31 |
Partie non maritime | 56 | 94 | 98 | 2 771 | 20 |
Industrie Gironde | 39 | 90 | 96 | 2 804 | 28 |
Gironde | 23 | 82 | 88 | 2 466 | 50 |
- Note : les données en % sont arrondies à l’unité.
- Source : Insee, BTS 2022.
Les contrats d’apprentissage représentent 3 % des emplois du complexe. C’est un peu plus que parmi l’ensemble des emplois de Gironde (2 %) mais moins que dans les emplois industriels du département (6 %).
À l’instar des emplois dans l’industrie de Gironde, les emplois du complexe sont quasiment tous à temps complet. La part du temps complet est élevée quel que soit le secteur d’activité du complexe. Dans l’ensemble de la Gironde, le temps complet est moins fréquent que dans le complexe (98 % contre 88 %).
Les emplois du complexe sont également plus rémunérateurs. En moyenne, le salaire net mensuel en EQTP est de 2 740 euros, soit près de 300 euros de plus qu’un salarié de Gironde. Néanmoins, il est légèrement inférieur à celui dans l’industrie de Gironde. Tirée vers le haut par l’industrie portuaire plus rémunératrice globalement, le salaire est plus élevé dans la partie non maritime du complexe.
Peu de femmes dans les activités portuaires
Alors qu’en Gironde il y a une parité femmes-hommes parmi les salariés, dans le complexe, seulement un quart sont des femmes. Cette faible féminisation est en outre légèrement inférieure à celle de l’industrie girondine.
Les femmes sont particulièrement peu présentes dans la partie non maritime du complexe. Toutefois, dans les services aux entreprises, et plus précisément, parmi les agents et courtiers d’assurances, les femmes sont majoritaires (59 % de femmes, soit 143 femmes). C’est la seule activité avec plus de femmes que d’hommes.
Les salariés du complexe sont en moyenne un peu plus âgés (42 ans) que ceux de Gironde ou de l’industrie de Gironde. En proportion, les salariés du complexe sont davantage des trentenaires et quarantenaires qu’en Gironde ou que dans l’industrie de Gironde. À l’opposé, on compte moins de jeunes ou de plus âgés.
Bien que la Gironde abrite la plupart des emplois du complexe, près d’un tiers des salariés résident hors de ce département. C’est dans l’activité de l’affrètement qu’il est beaucoup plus fréquent d’habiter loin du lieu de travail.
Encadré 1 - Le Grand Port Maritime de Bordeaux tourné vers l'avenir via l'innovation
Bordeaux Technoports est l’incubateur à start-up positionné au cœur du Grand Port Maritime de Bordeaux (GPMB) dont l’objectif est de proposer un environnement favorable au développement d’initiatives nouvelles générations au service de l’ensemble de l’environnement portuaire (port de Bordeaux, place portuaire, industriels, etc.).
Cette démarche illustre la volonté du GPMB d’étendre son champ de compétences avec un pôle innovant, dédié à la réindustrialisation, à la décarbonation et à la digitalisation des activités maritimes, portuaires, fluviales, et plus largement, des transports.
Bordeaux Technoports c’est, sept start-ups incubées, plus de 15 emplois créés, un chiffre d’affaires en croissance permanente et plus d’un million d’euros de financements obtenus.
Créé en 2022 par le GPMB et Bordeaux Technowest, Bordeaux Technoports est aujourd’hui reconnu comme un incubateur opérationnel centré sur le monde maritime et l’écosystème portuaire dans sa globalité (parfois hors Gironde).
Encadré 2 - Partenariat
Cette étude est issue d'un partenariat entre l'Insee et le Grand Port Maritime de Bordeaux (GPMB).
Pour comprendre
La méthodologie de comptage de l’emploi portuaire est inspirée de celle utilisée par la Banque nationale de Belgique pour les ports de commerce flamands.
Les établissements liés au Grand Pport Maritime de Bordeaux sont sélectionnés sur la base de leur activité principale à partir de la définition d’un corpus commun à l’ensemble des équipements portuaires et de la proximité géographique au port (Gironde pour la plupart des établissements). Les établissements situés à l’extérieur de la zone industrialo-portuaire ou de la Gironde sont inclus s’ils dépendent fortement de l’économie portuaire et s’ils tirent avantage de façon décisive de l’activité portuaire.
Les établissements sans lien de dépendance avec les infrastructures du port et/ou l’activité portuaire, venus s’installer sur la zone industrialo-portuaire pour bénéficier du foncier disponible, n’ont pas été pris en compte.
L’emploi portuaire présenté dans l’étude correspond à l’ensemble des emplois salariés portuaires.
Cette méthode ne mesure que l’emploi direct et ne permet pas de connaître la réelle ampleur de l’impact économique de la présence du port. Pour ce faire, il faudrait prendre en compte les personnels des fournisseurs et sous-traitants des établissements portuaires (emplois indirects), ainsi que les emplois générés par les dépenses de ces salariés (emplois induits) pour calculer un effet global (emploi direct + emploi indirect + emploi induit).
Sources
Service des Données et Études Statistique (SDES) du ministère chargés de l’environnement, de l’énergie, de la construction, du logement et des transports.
Insee, Fichier localisé des rémunérations et de l’emploi salarié (Flores), Système d’immatriculation au répertoire des unités statistiques (Sirus), Fichier des données individuelles comptables (Fare), Liaison financière (Lifi), Base Tous Salariés (BTS).
Définitions
Richesse dégagée
Répartition de la valeur ajoutée d’une entreprise entre ses différents établissements. Elle correspond à la valeur ajoutée de l’entreprise lorsque celle-ci n’a qu’un établissement et dans le cas contraire, à une répartition de la valeur ajoutée au prorata de la masse salariale de l’établissement.
Groupe
Un groupe de sociétés est une entité économique formée par une société contrôlante et l’ensemble des sociétés qu’elle contrôle. Contrôler une société, c'est avoir le pouvoir de nommer la majorité des dirigeants.
Le contrôle d'une société A par une société B peut être direct (la société B est directement détentrice de la majorité des droits de vote au conseil d'administration de A) ou indirect (B a le contrôle de sociétés intermédiaires C, voire D, E, etc. à qui elle peut demander de voter d'une même façon au conseil d'administration de A, obtenant ainsi la majorité des droits).
La définition statistique française actuellement en vigueur retient comme critère de contrôle pour définir les contours des groupes la majorité absolue des droits de vote.
Rémunération moyenne en EQTP
Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l'année, quel que soit le volume de travail effectif. Par exemple, pour un agent ayant occupé un poste de travail pendant six mois à 80 % et ayant perçu un total de 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5*0,8) = 25 000 euros par an.
Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes y compris les postes à temps partiel sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5*0,8=0,4 EQTP dans l'exemple précédent).
Pour en savoir plus
(1) Genebes L. et Wojciechowski N. (Insee), Nouvellon A. et Lafferrere F. (Grand Port Maritime de Bordeaux), « 8 100 emplois dans le complexe industrialo-portuaire de Bordeaux, équilibrés entre activités maritimes et non maritimes »,Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine no 99, juillet 2021