Insee Flash Nouvelle-Aquitaine · Juin 2025 · n° 125

Le tri des déchets progresse en Nouvelle-Aquitaine

En Nouvelle-Aquitaine, 3 564 000 tonnes de déchets ménagers et assimilés (hors déblais et gravats) ont été collectées en 2021. Ils regroupent les ordures ménagères résiduelles, les matériaux recyclables, les déchets verts et biodéchets, les encombrants, les déchets dangereux.

Cela représente 587 kg par habitant de déchets collectés (figure 1), soit 7 % de plus qu’en France métropolitaine (548 kg/hab.), plaçant la région en 6^e position des régions les plus productrices de déchets. La gestion des déchets est devenue un enjeu public important pour favoriser l’économie des ressources et réduire la pollution de l’environnement. La baisse du volume de déchets, le développement du tri, du recyclage et de la valorisation des déchets font partie des objectifs de la transition écologique.

Le département des Landes enregistre la plus forte quantité annuelle de déchets ménagers et assimilés par habitant de la région et même de la France métropolitaine, atteignant 892 kg. Il se place loin devant la Charente-Maritime (681) et le Lot-et-Garonne (601). Cette situation s’explique par des volumes importants de déchets verts et d’ordures ménagères résiduelles, amplifiés par l’impact du tourisme dans les départements littoraux. À l’opposé, la Haute-Vienne est le département avec la plus faible quantité annuelle de déchets ménagers et assimilés par habitant de Nouvelle-Aquitaine (490).

Entre 2011 et 2021, la quantité de déchets collectés par habitant dans la région a augmenté de 24 kg, soit une hausse de 4 %. Cette progression tient à l’accroissement des déchets verts et des encombrants.

À l’inverse, le volume des déchets restant dans la poubelle des ménages après le tri, les ordures ménagères résiduelles (223 kg/hab. en 2021), a baissé de 53 kilos en 10 ans grâce à la progression du tri des déchets recyclables.

La tarification incitative pour la collecte des déchets ménagers, qui taxe les usagers en fonction de la quantité de déchets qu’ils produisent, concerne 500 000 Néo-Aquitains, soit environ 8 % de la population régionale en 2021. Dans les EPCI de Nouvelle-Aquitaine ayant adopté intégralement cette tarification, le volume d’ordures ménagères résiduelles est significativement réduit à 173 kg par habitant. Le tri y est plus performant, diminuant le poids de la poubelle ordinaire de 57 kilos par rapport aux EPCI néo-aquitains pratiquant la tarification ordinaire.

En Nouvelle-Aquitaine, 158 kg de matériaux recyclables (papiers, cartons, verre, métaux, plastiques, textiles, etc.) par habitant sont collectés, plaçant la région en 3^e position métropolitaine.

Ce volume a augmenté de 31 kg/hab. entre 2011 et 2021. Sur la même période, le poids trié des déchets verts et biodéchets, égal à 114 kg/hab., a progressé de 18 kg et celui des encombrants de 25 kg (figure 2).

Ces hausses sont notamment liées à la circulaire du 18 novembre 2011 relative à l’interdiction du brûlage à l’air libre des déchets verts et à la multiplication des emballages en lien notamment avec des achats à distance plus nombreux, en particulier depuis la crise de Covid-19. Pour favoriser le tri, de nouvelles mesures ont été mises en place après 2021. Le tri de tous les emballages et papiers est obligatoire depuis 2023 et celui des biodéchets depuis 2024.

Le tri s’opère à domicile et dans les déchetteries, très présentes sur le territoire régional (11 pour 100 000 hab. contre 7 au niveau national). Les déchetteries recueillent 42 % des déchets, soit 249 kg par habitant (contre 183 kg au niveau national). Ces déchets, incluant les déchets verts, encombrants et matériaux recyclables, proviennent des ménages et des entreprises artisanales et commerciales. Issues des collectes à domicile, les ordures ménagères résiduelles représentent 38 %, et le tri à domicile des matériaux recyclables et biodéchets, 20 %. Les déchets sont ensuite valorisés, incinérés ou stockés.

En 2023, 59 % des tonnages collectés dans la région sont valorisés pour leur matière ou par valorisation organique (compost, bio-gaz) [données complémentaires 1 ; pour en savoir plus (1)]. C’est bien au-dessus de la moyenne métropolitaine. La région est la troisième qui valorise le plus ses déchets.

45 % des déchets valorisés sont des matériaux recyclables, 33 % des déchets verts et 13 % des ordures ménagères résiduelles.

Les ordures ménagères résiduelles sont les déchets les plus importants en quantité et les plus difficiles à traiter. Dans la région, 20 % de ces déchets sont valorisés, contre 9 % en France métropolitaine.

La production de déchets par habitant la plus importante se situe dans les 15 EPCI caractérisés par une activité touristique et/ou commerciale impactante selon un classement de l’ADEME. Leur tonnage atteint 10 % de celui de la Nouvelle-Aquitaine alors que leur population ne représente que 6 % de celle de la région. Dans ces territoires principalement côtiers, du fait d’une forte population saisonnière et de la densité de commerces, la quantité de déchets collectée (1 029 kg/hab.) atteint presque le double de celle des collectivités non touristiques ou commerciales (561 kg/hab.). Elle dépasse même 1 300 kg/hab. sur le littoral landais, l’île de Ré et l’île d’Oléron (figure 3).

Cette forte différence entre les EPCI « touristiques et commerciaux » et les autres EPCI s’explique notamment par des quantités collectées élevées en déchetterie (504 kg/hab.), plus du double de celles collectées dans les autres intercommunalités non touristiques et non commerciales (234 kg/hab.). Le volume d’ordures ménagères résiduelles y est également important avec 361 kg/hab. contre 214 pour les autres collectivités.